Dur d'être UMP à Asnières

SERVILE AVEC LES PUISSANTS, IGNOBLE AVEC LES FAIBLES

Nicolas Sarkozy et la France qui travaille

Ce soir en revenant de la supérette, j'ai croisé un charmant couple de retraités. Ils faisaient les poubelles pour manger. Le mari sortait une baguette des ordures que sa femme approchait de ses yeux avant de l'enfourner dans son cabas.

D.R.J'entends tous les jours mon Nicolas Sarkozy s'adresser à la France qui travaille, à la France qui se lève tôt. À la France méritante. Méritante comme un Alain Juppé qui prend sa retraite cossue juste avant de faire voter la loi qui poignarde les retraités. Un Juppé méritant comme un repris de Justice.

J'entends encore et toujours mon Nicolas Sarkozy s'entourer de courtisans enflés de suffisance cynique. Doc Gynéco. Johnny Hallyday. Ou ce Manuel Aeschlimann, mon député-maire d'Asnières, qui banquette au Ruban Bleu avec l'argent du contribuable. Ou sa femme, Marie-Dominique Ristori, maire adjoint, qui s'envole à la Réunion pour suivre comme une plume d'autruche le sillage de Nicolas Sarkozy, alors même que notre ville s'enfonce lentement dans la dette et la misère. C'est ça, sa France du mérite, qui travaille et se lève tôt ?

Vous me subireeeeez !

Je me bats chaque jour pour gagner un maigre salaire. Mon Nicolas Sarkozy va renforcer la précarité de tous avec la bénédiction du show business. La précarité pour tous avec la misère comme viatique. Et un slogan qu'il n'a pas encore sorti de sa boîte de Pandore : «vous me subireeeeez !»

D'ailleurs, le magazine l'Union de l'UMP sarkozyste veut aller plus loin : il exige que la France soit dirigée comme une entreprise moderne. Le pédégé Nicolas Sarkozy va-t-il licencier les citoyens les uns après les autres ? Va-t-il sous-traiter l'armée au département états-unien de la Défense, délocaliser la Santé au Darfour, déléguer l'Éducation à la Scientologie ? Placer les réserves d'or de la Banque de France à un garde-meuble suisse ? L'écologie à Monsanto ? Les retraites au docteur Petiot ? L'aménagement du territoire à Bouygues ? La culture à Paul-Loup Sulitzer ? La cohésion sociale au Medef de Laurence Parizot ?

Ce soir en revenant de la supérette, j'ai croisé un charmant couple de retraités. Ils faisaient les poubelles pour manger. Le mari sortait une baguette des ordures que sa femme approchait de ses yeux avant de l'enfourner dans son cabas. C'est sa France d'aujourd'hui. C'est sa France de Demain. Ça fait mal.

Projets des candidats : en finir avec l'imposture

Les projets de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy vont enfin pouvoir être décortiqués par des experts, des ministres, des anciens ministres, des conseillers ex cathedra honoris causa. On les entend déjà, sentencieux, menteurs, dogmatiques expliquer à la France d'en bas, à la France profonde, à la France qui travaille, à la France qui n'a pas le droit de travailler que : ces projets ne tiennent pas la route, que...

Sur le plan des chiffres et de leur financement, tous les projets sont des impostures, parce que la marge de manoeuvre budgétaire d'un président de la République et de son gouvernement, c'est quelques petits pour cents du budget de la France. Tout le reste est intangible, parce que c'est l'Europe qui décide, parce que c'est l'OMC qui décide, parce que nous ne sommes pas seuls au monde.

Ces quelques petits pour cents de marge de manoeuvre, c'est ce qu'on appelle, le choix de société. Avec Nicolas Sarkozy, ce seront plus de fichiers attentatoires aux libertés, plus d'oppression, le durcissement des directives européennes (Perben I et II, DADVSI, etc.), plus de communautarisme, plus de shérifs comme Manuel Aeschlimann (Asnières-sur-Seine, son laboratoire, l'Île du docteur Moreau), plus de réseaux d'influence et de surveillance au bénéfice d'une caste dominante et de ses clients. Plus de George W Bush sur les ruines fumantes de la démocratie et de la République.

Avec Ségolène Royal, avec François Bayrou, avec Jean-Louis Borloo (s'il se décide), ce sera tout, sauf ça.

Anticor Asnières : le fond est atteint

Pour son premier meeting de campagne, Anticor a été servie. La mairie UMP sarkozyste s'est fendue d'un tract de six pages, véritable réquisitoire contre toutes les formes d'opposition sur son territoire.

À l'origine de ce tract, sans doute le dépit du maire de n'avoir pas été formellement invité. Or l'objet du débat était justement de faire comprendre aux élus qu'ils sont avant tout des citoyens comme les autres.

En six pages, on a pu dénombrer : un citoyen nommément dénoncé, une ancienne élue RPR également, ainsi qu'un socialiste, un élu anciennement UDF, un militant prétendument d'extrême droite, les animateurs d'asnierois.org, une association de riverains, un autre citoyen, encore un autre citoyen, une fondation, une autre association, un élu d'opposition, le président d'une association...

C'est ce qu'on appelle la dénonciation citoyenne. L'enfer à deux pas de chez vous. Dans le public venu nombreux, on a pu voir et entendre débattre sereinement des élus de l'opposition socialiste, des militants de toutes couleurs politiques. Mais pas un seul élu de la majorité Aeschlimann. Le message est fort.

TF1 : ce que Nicolas Sarkozy n'a pas dit

Il n'a pas dit : «C'est justement parce que je ne sais pas faire de la prévention que je vais opprimer les mineurs dès le plus jeune âge.» Mais c'était sous-entendu.

Il n'a pas dit : «C'est parce que mon amie Laurence Parisot et son prédécesseur gèrent leurs entreprises comme ils l'entendent à leur profit exclusif, qu'il vous faudra travailler plus pour compenser votre pouvoir d'achat en chute libre.» Mais c'était sous-entendu.

Il n'a pas dit : «Je vais tout faire pour que chacun trouve un emploi rémunéré correctement.» Il a juste dit que chacun devait travailler plus : sinistre imposture.

Il n'a pas dit : «Je suis scandalisé que ma police traite les arabes de sales gris.» Il a juste demandé une bonne délation digne des meilleurs instants de la France vichyste.

Il n'a pas dit : «J'ai honte d'avoir serré la main de Tony Blair qui envoie des bébés britanniques faire la guerre pour G doublevé Bush en Irak.» Il le fera lui aussi le jour venu.

Il n'a pas dit : «J'ai honte d'avoir serré la main de G doublevé Bush qui a érigé son pays au-dessus du droit international.» Il préfère dire que Chirac va serrer la main à Poutine. Bonjour la rupture.

Il n'a pas dit : «Je suis avocat de formation, c'est la tachtche qui compte, je vais tous vous aplatir.» Il a préféré aligner chiffres et évidences pour endormir une poignée de contradicteurs triés sur le volet.

Mais il a avoué qu'il parlait en tant que ministre de l'intérieur. Les dés sont pipés. Personne n'a osé protester. L'affaire est pliée ?

À vous de jouer : Nicolas Sarkozy est une imposture.

Sarkozy a dit : je m'occupe des grévistes

Petit retour vers l'histoire : vous êtes électoralement minoritaires, donc vous avez politiquement tort ! Ce classique battu et rebattu est typique des discours fascistes et staliniens, populistes et orwéliens. Mais on l'a aussi entendu dans un passé récent.

La majorité des Français étaient pour l'esclavage. Pour la peine de mort. Contre Dreyfus. Pour les Colonies. Il ne s'intéressaient pas à la Liberté de la Presse. Il ne s'intéressaient au Droit de réunion. Il ne s'intéressaient pas au suffrage universel. Pas aux congés payés. Pas aux droits des femmes. Le progrès démocratique vient du petit nombre qui se bat contre la barbarie. La démocratie n'est pas évidente, c'est un apprentissage.

La majorité souhaite toujours plus de répression contre les autres, toujours moins d'impôt, toujours plus d'exclusion, toujours plus de privilèges pour les élites auto-sélectionnées et auto-proclamées, désignées, cooptées. La dérive barbare vient du grand nombre, mais toujours manipulé par un lider assoiffé de pouvoir - Nicolas Sarkozy par exemple ? Le fascisme est naturel, il suffit de s'y soumettre.

La manipulation absolue

Quand le candidat de l'UMP sarkozyste à l'élection présidentielle vient poser de nouvelles règles pour le droit de grève, et soumettre le droit de poursuivre une grève à l'accord d'une majorité de salariés, il commence par bafouer son principe même inscrit dans la Constitution.

Car ses «nouvelles règles sur le droit de grève» s'appliqueront dans les entreprises en charge d'un service public, dans les universités et dans les administrations : elle devra se poursuivre uniquement si une majorité y est favorable. Exposé de la sorte, qui peut contester ?

Nicolas Sarkozy ne fait que reprendre ce principe appliqué à l'époque de la grande Union soviétique. L'armée tire contre les grévistes. C'est normal, puisque le principe de la continuité du service public est intangible. Normal ? Oui, en dictature.

On ne peut qu'admettre que la grève est un échec. Échec des négociations. Échec de la concertation. Vous avez déjà vu Nicolas sarkozy négocier ? Terrorisé par une poignée de nationalistes, il s'applatit et promet des milliards à la Corse. Négocier ? Non. Insulter les juges de Bobigny, insulter les jeunes gens des banlieues, insulter les patrons (il y a des racailles partout), et même houspiller la Police qu'il a pourtant façonnée à sa poigne.

Sarkozy ou la fin de la démocratie ?

Il insulte, il menace et promet la démocrature. Vous ne me croyez pas ? Venez faire un tour à Asnières. C'est le laboratoire de ses idées. Son programme tourne à plein régime par la grâce de ses amis Manuel Aeschlimann et Marie-Dominique Ristori : police armée dans les conseils municipaux pour faire taire l'opposition, lettres de dénonciation calomnieuse, népotisme, clientélisme, culte du chef, détournement de la vidéosurveillance, poursuite des opposants, milice citoyenne dans les rues, mise en fiche (50 profils de citoyens, plus quelques autres), gros bras, détournement des moyens de vidéosurveillance pilotés par des encartés UMP sarkozystes, manipulation des communautés à des fins électoralistes, etc.

Nous en bavons aujourdhui. Demain, ce sera l'enfer pour tous.

Le «J'ai changé» de Nicolas Sarkozy

Le discours fleuve de Nicolas Sarkozy hier dimanche pour son intronisation était remarquable : il a contient 220 «Je», 50 «Tu», 45 «Nous», 65 «Vous». Et bien sûr, 10 «J'ai changé». Mais est-ce si sûr ? Et en quoi ?

Lire : Le «J'ai changé» de Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy s'installe dans la cumulitude

Idi Amin DadaNicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, ministre d’État, ministre de l’Intérieur, ministre de l’Aménagement du territoire, ministre des cultes, président du conseil général des Hauts-de-Seine, président de l'UMP, candidat à l'investiture de l'UMP sarkozyste se complaît dans la cumulitude (j'oublie sans doute quelques hochets, président de l'Epad etc.).

Nicolas sarkozy déclare même qu'il est en mesure d'être candidat à la présidentielle et de poursuivre intégralement son activité de ministre, comme le président Chirac le lui a demandé : «[Il] m'a demandé de faire les deux ? J'obéirai !».

Chez nous, à Asnières-sur-Seine, on a gardé une phrase en mémoire, celle prononcée par une ancienne conseillère régionale, Josiane Fischer : «un député-maire = un mauvais maire et un mauvais député.» Le fait est que Manuel Aeschimann est un mauvais maire et un mauvais député. Le fait est que Nicolas Sarkozy est mauvais partout. Et qu'il s'obstine.

Il n'y a pas de bravitude à s'enfoncer dans la cumulitude : la cumulitude, c'est de la bananière attitude.

Sarko facho et PS xénophobe ?

mussoliniConsidérer que Nicolas Sarkozy est un néoconservateur américain à passeport français n'est ni raciste, ni xénophobe. C'est une constatation, éventuellement caustique, des socialistes. Est-ce que Nicolas Sarkozy roule pour la logique antisociale, ultra-libérale et liberticide des États-Unis de George W Bush, c'est une question que tout le monde peut se poser légitimement. Et rester dubitatif quant à la réponse.

Nicolas Sarkozy n'est pas fasciste. Il met simplement en place tous les ingrédients pour qu'éclose miraculeusement un État fasciste quand son UMP sarkozyste l'aura porté au pouvoir (à l'insu de son plein gré, bien sûr). Il n'est pas fasciste. Personne n'est fasciste : le fascisme s'installe quand tout est prêt pour l'accueillir. Que les militants UMP ouvrent les yeux avant qu'il ne soit trop tard. Qu'ils regardent ce qui se passe passe dans son laboratoire de la France d'après, Asnières-sur-Seine.

Nous avons besoin de rêver

Asnières pourrait être une bourgade paisible. Son maire, sa famille, leurs petites affaires. Par la volonté de notre député-maire UMP mis en examen et ami de Nicolas Sarkozy, Asnières-sur-Seine est un territoire d'expérimentation du communautarisme. Au fil des années, le système Aeschlimann l'a transformé en terre de scandales.

Lire : Nous avons besoin de rêver

À nous de juger

2007 va être une année charnière. Élections présidentielles, élections législatives et peut-être élections municipales. L'UMP a toutes les cartes pour gagner. L'UMP va tout perdre. Ce sera un drame pour ses militants. Ce sera une sanction contre ses dirigeants. Il est temps de réagir.

Lire : À nous de juger


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